Bon, en soit, ce n’est pas une grande nouvelle car le pays y est habitué en montagne, à plus de 1000 mètres, mais la situation que nous avons vécue le mois dernier est assez exceptionnelle puisqu’il a neigé en bord de mer ! Les images de toute la région, d’Israël au désert jordanien ont été aussi belles qu’inédites. La poésie de ces photos de Byblos est assez magique, renforcée par le côté très exceptionnel de cette météo que le Liban n’avait pas connu depuis 50 ans.

Beyrouth n’a pas reçu de neige mais les montagnes et collines qui cintrent la banlieue beyroutaine sont toute blanches et on ne se lasse pas d’admirer le panorama depuis chez nous mais aussi de la plupart des quartiers de la ville.

petit lever de lune sur Beyrouth

Le corollaire de cette météo est qu’on a sévèrement caillé !! On a ressorti les vêtements chauds pour lutter contre les 7 degrés ambiants qui ne paraissent pas vu de France ou d’Amérique mais qui se traduisent par environ 10 degrés dans l’appart. Ici, rien n’est fait pour lutter contre le froid, l’isolation thermique est un concept bien abstrait, et les tempêtes hivernales se sont accompagnées cette année d’un vent glacial. Le manque d’électricité a amené beaucoup de gens à se transformer en bibendum, Marie en profitant par exemple pour dormir avec ces magnifiques petits chaussons délicieusement libanais.

Lors d’une visite de classe dans le Chouf, il faisait un petit 8 degrés dans la salle, qui consiste en un préau entouré de quelques baies vitrées … malgré le panorama magnifique, ce sont des conditions difficiles pour bosser qu’on n’accepterait pas vraiment ailleurs. Scène surprenante que la plupart des élèves en doudoune avec leur bonnet en classe !

Pour ne rien améliorer, le Covid frappe durement dans les écoles et les consignes restent de maintenir une ventilation des salles donc on doit ouvrir les fenêtres ! Quelle ironie !

Pour les bons côtés de cet épisode de froid, en habitant à 45 minutes à peine des stations de ski, on a expérimenté à plusieurs reprises les journées au ski et le plaisir de pouvoir choisir les belles journées pour avoir de la neige fraîche et du soleil en compagnie des potes. Du coup, on a découvert Faraya avec peu de neige (juste après Noël), sous la tempête et dans le blizzard lors de la vague de froid ou encore sous le soleil avec 3 mètres de poudreuse hier(puisque nous sommes en vacances en ce moment).

Skier sur la mer
les joies des bars avec la musique live au pied des pistes

Après deux semaines un peu délicates, on a retrouvé des températures plus normales et un beau soleil, ce qui nous permet de continuer de découvrir des lieux charmants toujours un peu cachés. Par exemple, sur la route en descendant des pistes de ski, nous nous sommes arrêtés sur le site de Faqra où un joli temple romain prend place en plein coeur d’une structure géologique étonnante.

Faqra

Aux États-Unis, ils en auraient fait un parc national, protégé et mis en valeur tant c’est surprenant, mais là, c’est à peine indiqué …

Nous avons aussi profité des quelques jours supplémentaires accordés à la rentrée de Noël par le ministre de l’Éducation libanais, pour visiter le musée National de Beyrouth qui a enfin réouvert ses portes. Il est petit mais assez joli, avec des pièces surprenantes comme ces sarcophages magnifiquement mis en valeur, pour une fois.

Au-delà de ces surprises, la vie suit son cours au Liban. La situation économique ne s’arrange pas vraiment car, même si la livre a repris du terrain sur le dollar, les prix ne baissent pas. Les élections présidentielles ont été repoussées au mois de mai et les différentes factions comptent leurs partisans, affûtant leurs arguments et tentant de convaincre la population de leur capacité à obtenir les aides internationales bloquées depuis des mois. Nous avons été invités récemment chez des libanais et nous avons pu mesurer l’ampleur de la fracture de cette société, avec des discussions politiques au bout de 5 minutes. Dans un même couple, les avis sont si différents, si opposés ou si libanais devrais-je dire…

Plus nous vivons dans ce pays, plus l’évidence de ses contrastes nous saute aux yeux au fur et à mesure de notre chemin. S’il serait présomptueux d’affirmer que nous le comprenons à présent, tant c’est une gageure, nous commençons cependant à percevoir le morcellement de cette nation construite il y a cent ans artificiellement. Le Liban est tout en même temps : le froid et la douceur, les larmes et l’insouciance, la violence et la gentillesse, …

Quel plus bel exemple de ces extrêmes libanais que cette belle tornade cette semaine malgré une météo parfaitement calme une heure auparavant ?

Décidément, même si le ciel s’en mêle …

À très bientôt

3 Replies to “Terre de contrastes”

  1. C’est beau
    Ici c’est aéré avec la Clim…
    Y’a un chien sur les photos je n’ose même pas imaginer que vous avez adopté
    La suite au prochain épisode

    1. Quel plaisir à te lire et voir ces lieux super qui me poussent à réserver la période hivernale pour l’année prochaine.
      Que c’est beau !
      Bisous
      Gros bisous’

  2. Très belles images et musiques une fois de plus.
    C’est vrai 8-10 degrés chez soi ou pour faire cours, j’en connais qui auraient exercé leur droit de retrait! 😉 Mais ici, tu sais, même avec 0 ou 2 degrés il fallait ventiler en ouvrant régulièrement les fenêtres…et ça caillait aussi! Mais les oiseaux nous remerciaient, en profitant de notre chauffage…
    J’ai eu la même interrogation pour le chien… 2 photos en plus…?? 😉
    A très vite pour les nouvelles histoires…
    PS : Félicitations à Marie pour ces chaussons doudounes en peau de chèvre !

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