Je ne sais pas pourquoi mais j’ai toujours eu envie de découvrir Santa Fé. Est-ce son mode de construction unique aux USA, en Adobe, c’est-à-dire en terre crue ? Ai-je été marqué par un vieux Western dans lequel résonnait le nom de cette ville du Nouveau-Mexique et lui a donné un caractère mythique ? Est-ce l’envie de me perdre au milieu de cette zone entre désert et montagne ?

Toujours est-il que nous avons saisi l’une des dernières opportunités de voyage aux USA pour faire un bon road trip au milieu du désert de l’Arizona et du Nouveau-Mexique.

On profite des miles et on prend un vol direction Phoenix, accompagnés par les beaux-parents. Deux heures de vol plus tard, nous voilà par 23 degrés, en train de tenter de tout faire rentrer dans la Hyundai un peu serrée pour nous 6 et quelques valises. Ça rentre et on prend la direction du sud pour nous rendre à Tucson. Le midi, on fait découvrir la chaîne de burgers « 5 guys » à Alain et Françoise qui prennent la mesure du truc : un peu de frites pour accompagner les burgers … c’est énorme et pas super léger, c’est ricain quoi ! Alain va le payer par la suite avec une bonne indigestion.

La ville en elle-même n’a pas grand intérêt, il paraît que c’est la ville de la fête mais on y est arrivés le dimanche soir, sans une envie délirante de faire la fiesta donc on ne va pas en garder une image impérissable.

En revanche, on a baptisé la voiture en faisant un peu de offroad pour aller nous promener dans le parc Saguaro. Ce sont ces immenses cactus qui peuvent peser jusqu’à 1,5 tonnes et mesurer près de 7 mètres.

Les formes variées, au milieu du désert, en plein coucher du soleil en font un endroit magnifique, vraiment magique, où on pourrait passer des heures à contempler le spectacle. Bien sûr, Baptiste a pu laisser parler son esprit rugby et se frotter les fesses à l’air sur tous les cactus du parc :). La température était très douce pour la saison et ses fesses n’ont pas attrapé froid. Après un peu de contemplation de la nature et quelques moments passés à philosopher, on a décidé de refaire la garde-robe des enfants dans un outlet à quelques encablures de l’hôtel. C’est un peu étrange de passer d’un tel extrême à l’autre mais c’est l’Amérique !! Le lendemain, on file fissa pour découvrir un canyon qui est l’occasion de découvrir la faune et la flore du désert. Vraiment sympa entre cascade et promenade le long de la rivière qui n’est là que pour quelques semaines.

Puis on prend la route d’une petite mission dont on avait lu le plus grand bien. C’est mignon, un poil chargé à notre goût et surtout je me suis brûlé les cheveux en entrant dans la petite chapelle remplie de bougies liturgiques à la gloire de San Xavier. Purée, on arrive au bout du monde pour se retrouver dans une chapelle dont la température avoisine les 50 degrés en hommage à mon beauf, et le pire, c’est que c’est blindé de gens, surtout d’origine hispanique, priant pour la longévité de leur pare-choc.

On en profite pendant qu’on voit un peu de civilisation car on s’apprête à enfiler nos bottes pour le sable, notre foulard pour la poussière et les lunettes pour le soleil.

Il faut dire que, là où on va, ben y’a pas grand monde. Ça on le savait avant de partir. Mais, saison haute, soleil, douceur, on se dit qu’on va quand même bien croiser quelques pékins. Et ben non, sable et poussière … rien que ça … Ah si, il y a bien quelques villages si vide qu’on les croirait fantômes, les seuls drapeaux pour Trump rappelant qu’il y a une vie dans ce désert. Depuis ce road-trip, une question me hante : qu’est-ce qui pousse un habitant de ce bled où rien ne vit, où tout est à l’abandon sous la dureté du soleil, d’afficher son soutien à un gars qui le laisse dans cet état là … Je n’exagère pas, cette sensation d’une couche de sable qui s’est déposée là il y a 100 ans et qui ressemble à une couche de poussière que seules quelques voitures de touristes égarés viennent troubler.

Le gars, il est fier de ce que fait Trump pour lui ! Il le remercie de construire un mur pour le protéger du mexicain qui viendrait lui prendre dans son village, toute la poussière qu’il n’a pas chez lui … Alors c’est sûr, on a les mêmes en France, accrochés à leur moindre petit avantage qu’ils jugent décisifs et qui se surprotègent de l’autre qui va leur prendre. En France, ceux-là ont quand même la décence de ne pas afficher leur soutien pour un homme qui les méprise dans les faits. Cette sensation ne me quitte plus et me fait un peu croire qu’il va être réélu au rythme où on va et que cela donne une bien piètre image de ce qu’est notre monde … élire une fois par dépit, admettons, mais se satisfaire de la politique qui est menée et ériger la gouvernance en brutalité et menace sans aucun intérêt pour les pauvres gens qui t’ont élu et qui crèvent de ne pouvoir se soigner, ça me désespère.

Pour oublier, on reprend la route et on fait un premier arrêt après Tucson pour aller visiter la petite ville pittoresque de Tombstone. Elle est surtout peuplée d’acteurs improvisés et de boutiques mais on s’y croirait. Les duels avec des armes à feux résonnent un peu partout, tu te fais héler par un shérif qui fait la circulation des piétons pour laisser passer les calèches mais surtout te vendre le spectacle qui va bien.

On ne s’attarde pas plus longtemps car la route est longue jusqu’à notre prochaine étape : Chiricahua. c’est une sorte de montagne sur laquelle l’érosion a joué avec les pierres et a dessiné des sortes de gardiens, veillant paisiblement sur le paysage recouvert de neige.

On grimpe pas mal en altitude afin de découvrir le panorama à couper le souffle. Steph va encore se moquer de ma contemplation béate mais j’assume !

On continue à tracer la route vers un parc qui vient juste de faire son entrée dans les Parcs Nationaux. Il s’agit de White Sands, une incongruité géologique, le plus grand désert de gypse du monde. La couleur blanche immaculée rend le lieu irréel et une vraie aire de jeu pour les visiteurs.

Les luges mises à disposition à l’hôtel nous ont fait nous prendre à la neige et l’immense parking vide aménagé a permis à Elise de conduire pour la première fois une voiture, pendant que Marie nous donnait un échantillon de ses talents d’actrice en plongeant pour éviter la voiture. Qu’est-ce que j’ai ri !

C’était un très chouette moment et cette impression incroyable de ne pas savoir où on se trouve, surtout, si, comme moi, on a oublié ses lunettes de soleil.

On découvre une nouvelle fois la diversité du désert et c’est toujours un vrai bonheur. On se serait cru dans Star Wars à certains moments …

Après ce lieu surprenant, direction plein nord , vers la montagne, pour découvrir Santa Fe. Bon c’est vraiment mignon mais il faisait bien froid avec une température proche de 0, tout ça en venant de 15/20 degrés, et bien ça pique ! L’architecture est jolie, le centre ville est en effet tout en terre, c’est mignon, il y a des piments qui sèchent partout mais c’était surtout bien mort, en pleine saison creuse et ça a été une petite déception car, hormis l’architecture sympa, il n’y avait pas grand chose à faire.

On a malgré tout passé des moments sympas, notamment en allant visiter la réserve des Cochitis . Ce sont des indiens à quelques miles de Santa Fe au même titre que les fameux Taos un peu plus perdus dans la montagne mais qui ne souhaitent pas trop de contacts avec les touristes.

Eux, les Cochitis, ce n’est pas le cas mais ils ouvrent leur parc qui attire les touristes de 11h à 15 h … C’est pas hyper couche-tard un cochiti. Faut dire qu’il doit faire 50 bornes pour trouver un supermarché … le cochiti, il est plutôt affable avec Françoise, ma belle-mère, qui lui a refait la généalogie de sa branche de la famille en anglo-italiano-cochiti. Et oui, Françoise est capable de tenir le crachoir pendant 30 minutes à n’importe quel gars, à 2h55 alors que le type ferme à 3h, pour lui acheter un timbre et avoir un résumé des 3 ans de potins de la vie locale 🙂 pour pouvoir nous faire un débrief tout le long du voyage retour. Non, je rigole, mais elle a une aisance pour aborder les locaux qui me bluffe à chaque fois ! Et là, le Cochiti, et bien elle te l’a embringué dans une conversation à bâtons rompus sur le système de santé des américains et la débilité des électeurs de Trump … Pauv’Cochiti, il a sombré dans l’alcolisme et la dépression depuis !

En attendant, leur cadre de vie est plutôt chouette même si c’est bien paumé !

Nous avons fini notre road trip d’une semaine et plus de 2000 km avalés en passant par la forêt, ce qui a rajouté aux multiples paysages que nous avons une nouvelle fois rencontré.

une petite vidéo d’Élise

Ce séjour tout au sud des Etats-Unis nous rappelle une nouvelle fois la rigueur de ces contrées et le mérite de ces colons qui ont réussi à s’installer là après des semaines de traversée dans des conditions de chaleur et d’inconfort extrême. À une époque où nous pouvons découvrir ces terres avec beaucoup plus de facilités, il reste malgré tout ce sable omniprésent qui vous colle à la peau, le sable et la poussière…

2 Replies to “Sable et poussière”

  1. De SF à Hollywood, pour Marie et du terrain de foot de Fublaines aux pistes du désert pour Élise. On passera sur le changement de standing des restaurant pour ceux du 93….
    Aller la dernière ligne droite avant la fin du confinement américain
    A bien vite

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