Lassen, plein les yeux …

Je continue mon regard dans le rétroviseur de l’année passée et je ne peux m’empêcher de placer notre petit séjour là-haut dans les inoubliables de notre expérience aux USA. Lassen Volcanic National Park est un parc à 4 heures au nord de SF , sur la route de l’Oregon, avec essentiellement des visiteurs du coin loin de la foule des parcs de l’Utah et du Colorado.

Nous avons profité de quelques jours pour monter y faire un tour entre la réception de mes parents et la coupe du monde de rugby avec la venue de Thierry . Nous avions tout le matériel de camping, la route était à nous pour voir de près ce proche cousin du Mont St Helens dont l’éruption a tout dévasté dans un rayon de 10 km et même 30 km par endroit en 1980. Je me rappelle bien de cet évènement quand j’étais gamin qui m’avait profondément marqué, c’est donc avec beaucoup de curiosité que je me préparais à rencontrer Lassen durant 3 jours et 4 nuits.

Nous avons prévu de monter au sommet du volcan autrefois très actif mais à présent un géant endormi. La nature ici nous rappelle régulièrement que nous sommes sur la ceinture de feu du Pacifique et que nous ne sommes pas grand chose face à ses colères.

Notre camping (l’un des 4 ou 5 que contient le parc) était situé à l’entrée ouest et nous avons dû traverser Lassen et commencer à appréhender la bête en voyant le massif qui surplombait la route et les pans de neige qui subsistent en plein mois de juillet. Le parc est inaccessible de Novembre à Avril, l’altitude à 2600 mètres jouant son rôle.

Bon, on est parti un peu la fleur au fusil, sans provisions, nous attendant à trouver les mêmes structures que dans les grands parcs nationaux. Quand on est arrivé au crépuscule, nous nous sommes retrouvé avec une petite épicerie sur le point de fermer, dans laquelle on trouvait vraiment le minimum mais qui nous a obligé dès le début à vivre un séjour « root’s ».

Le campement se situait au bord d’un lac et nous a accueilli chaleureusement avec un magnifique coucher de soleil. Difficile de ne pas succomber !

Le lendemain, nous voilà partis à déambuler dans le parc avec une rando le long d’une rivière, au cœur des restes de l’éruption explosive qui a eu lieu en 1915 et au milieu des sources chaudes.

On découvre Élise capable d’enchaîner les efforts sans trop râler et on réalise à quel point ils grandissent (moment nostalgie 🙂 )

Pour le soir, nous avons acheté des bûches pour petit feu car les emplacements y sont américains, donc d’environ 200 mètres carrés, avec un pit pour faire du feu, les boîtes à ours (pour stocker tout ce qui sent -dentifrice, bouffe, déo,… et qui pourrait attirer les gentilles bêbêtes) et de la place pour 10 tentes.

Après une corvée de petit bois, les enfants nous ont tanné pour succomber à la tradition locale des s’mores :

• faire un feu de bois
• faire fondre un chamallow sur une pique de bois
• une fois fondu, le déposer sur un biscuit recouvert de chocolat
• laisser fondre le chocolat et puis recouvrir avec un autre biscuit

C’est … américain, donc riche, aux qualités gustatives discutables et pas franchement fin mais c’était rigolo. On a fini par manger des chamallows fondus tout seuls, bien plus équilibrés, pour le plus grand plaisir de notre Louloute .

La soirée ne pouvait mieux se terminer avec un peu de guitare au coin du feu … faisant de cette journée un vrai bonheur familial.

Nous avons enchaîné le troisième jour sur une grosse rando de 6 heures avec 700 m de dénivelé positif pour grimper en haut du volcan. Il a fait vraiment chaud mais les efforts ont valu le coup avec un point de vue fantastique, dans la neige et au milieu d’une migration annuelle de papillons qui ajoute un côté irréel à l’ascension.

Elise nous a vraiment impressionné à avoir grimpé tout là-haut. On est prêts pour l’Himalaya !! Bon, peut-être pas mais bel effort tout de même, on est montés là-haut:

En redescendant, Elise n’a pu résister à une baignade dans un lac d’altitude dont la température a fait fuir le reste de la famille

Nous avons fini cette dernière journée en visitant le bout du parc où se trouve les plus gros dégâts de la dernière éruption.

Cela ne m’a pas déçu, c’était impressionnant, comme l’image que je m’étais faite de ces lieux étant enfant, à la fois inquiétante et hypnotisante.

Nous avons passé un super séjour dans ce parc, première vraie expérience de camping pour les enfants et ils ont aimé même si le froid la nuit les a rendu malade pour notre retour. On recommencera, c’est sûr, dès que nous en aurons l’occasion !

Avec tout ça, on a compris en redescendant sur Terre et en ayant à nouveau accès à du réseau qu’on a eu une petite incompréhension avec Thierry et qu’il était arrivé la veille ! Il a passé la nuit à SFO et pris un taxi au petit matin pour s’installer sur un banc devant chez nous, bel accueil !!