Entre bac et choléra

On a vécu une année très particulière avec notre Elise en 2022-2023. Les résultats du bac sont tombés la semaine dernière et le soulagement qui allait avec . En effet, si ses notes de spécialité étaient connues depuis début avril et ne nous donnaient pas tant d’inquiétude que cela, on n’a pu s’empêcher de douter face à son année galère. Tout a commencé en plein mois de décembre, alors que le choléra avait fait son retour au Liban et menaçait gravement l’aéroport (il faut savoir qu’au-delà d’un certain nombre de cas, l’aéroport aurait été fermé pour deux ans, avec toutes les conséquences catastrophiques que cela aurait eu dans ce pays où le ciel est la seule porte de sortie possible), notre fille a été prise de violents spasmes. Passage aux urgences qui écarte le choléra et suggère une sévère gastro. Le lendemain, rebelote, Elise se tord de douleur avec des diarrhées effroyables. J’étais moi-même un peu patraque et je n’ai pu l’accompagner aux Urgences, laissant Marie gérer. L’état d’Elise empire aux urgences et sa tension chute à 6, elle est complètement déshydratée et n’est pas stable, ils ne veulent donc pas la déplacer de service. Elle reste du coup 24 heures aux urgences et est hospitalisée.

On réalise qu’on n’est pas passé loin d’une issue dramatique. Le résultat des analyses tombe : salmonellose. J’avais cuisiné des escalopes à la crème dans un petit repas papa-fifille et j’ai dû ne pas assez les cuire… je ne vous dis pas la culpabilité. Sans avoir d’aussi lourds symptômes, je vais me traîner un sérieux mal de bide pendant un moment. Une semaine d’hôpital plus tard (dont la finale de coupe du Monde), Elise est très amaigrie, elle a perdu 11 kg, alors qu’elle n’était déjà pas bien épaisse. Marie était contente que ça s’arrête, passant toutes ses nuits avec Elise pour la rassurer.

La suite de l’année n’a pas été simple car les conséquences de cette hospitalisation se sont faites régulières avec endoscopie, colloscopie, intervention chirurgicale … et son lot d’absences et de galères. Elise n’a pas mis souvent les pieds en EPS cette année, il a fallu se débrouiller pour que les cours soient compris, ce qui n’était déjà pas évident avant cette crise. Pour le bac, on a donc été fébriles jusqu’au bout, notre fille ayant l’art de nous surprendre.

Au bout du compte, elle a eu une mention AB avec quelques belles notes, dont un 18 au grand oral dont elle est assez fière. Elle a pu défiler avec grâce pour sa graduation et profiter pleinement de son bal de promotion.

La voilà prête à quitter le Liban pour Lyon et une école de communication qui, nous le croyons, lui conviendra parfaitement. Avec Baptiste qui part sur Paris, nous sommes dans les joies de la recherche d’appartements étudiant, une sinécure en cette période ! Nous verrons à la rentrée si nous souffrons du syndrome du nid vide, en tout cas, le nid nous aura bien occupé cette année et on est si fiers qu’elle s’en soit finalement très bien sortie.

À très vite