Après les évènements gravissimes qui frappent Beyrouth depuis quelques jours, on ne voit pas vraiment comment on va pouvoir rester. On a subi tellement de choses compliquées depuis notre arrivée ,il y a 3 ans, qu’on ne pensait pas que cela puisse arriver… on se croyait suffisamment costauds et armés pour tenir ici les cinq ans classiques des contrats d’EEMCP (acronyme barbare dont on est friand dans l’Education Nationale pour désigner ma fonction). Mais il y a un moment où il faut savoir dire stop et ne pas faiblir sur les principes qui fondent la raison même de notre présence ici. En dignes représentants de la patrie de Molière, d’Hugo et de Jean-Marie Bigard, nous sommes si attachés à la liberté de parole, au respect de l’autre qu’on ne peut pas rester silencieux !

Alors, oui, il y a eu le Covid, l’explosion, la terrible crise économique, l’effondrement du pays, mais il y restait toujours les fondamentaux, une vraie foi des Libanais en l’Humain et un respect de l’autre. Bien sûr, nous avons eu quelques agacements avec une conduite légèrement égocentrique mêlée à un manque complet de maîtrise ou bien ce si faible respect de leur environnement. Évidemment, il y a eu des doutes quand il devenait dur de trouver un peu d’essence ou quand les coupures se faisaient trop longues et trop fréquentes . Clairement, le tremblement de terre a été un tournant psychologique important quand notre maison devenait aussi fragile qu’un fétu de paille … Mais nous tenions bon dans la tempête, soudés et confiants dans l’avenir.

Mais là, ce n’est plus possible, c’est trop grave !

Ça ne nous est pas arrivé personnellement, mais on a eu tellement peur en le voyant… et puis cela impacte si considérablement nos vies à Beyrouth qu’on ne voit pas comment on peut faire pour continuer dans ces conditions :

Ils mettent des prunes aux voitures (mal) garées maintenant. Quel scandale !!

Il paraît même qu’ils auraient placé un radar sur l’autoroute. Tout fout le camp, mon brave monsieur ! Cet Éden de l’automobiliste qui peut se garer en triple file, aller au plus court sans tenir compte du moindre panneau, conduire en téléphonant, alors qu’il a les gosses sur les genoux et les courses à ses pieds, s’arrêter au milieu de l’autoroute pour aller s’acheter des clopes … Ce paradis est en danger et j’en appelle à votre soutien le plus complet ! On a très peur et on vous demande de faire pression sur la communauté internationale afin que cesse cette honteuse privation de nos libertés fondamentales.

Vous nous connaissez, on ne va pas faiblir devant l’oppresseur et on a décidé, le jour même de cette agression caractérisée, de résister en prenant une quatre voies à contre-sens … ok, c’était pas hyper-volontaire car on suivait Google Maps et Marie n’est pas la plus à l’aise avec l’outil, mais la présence imposante d’un véhicule en face de nous, sur sa gauche, aurait dû nous alerter . Et bien, on a continué notre chemin en forçant les autres à se serrer ! Et ouais, on a des principes et on les défend ! On a aussi impulsé un mouvement social bien plus violent avec Marie, en ne klaxonnant plus du tout ! Il va sans dire qu’on continue à se garer comme des merdes, n’importe où …

Nous vaincrons ! On vous tient au courant du combat !

2 Replies to “Casus Belli”

  1. Kesketekon.
    J’ai craint une nouvelle catastrophe beyrouthine. Bienvenu dans un code de la route appliqué, même s’il y encore du chemin jusqu’au niveau 10+ qui est le Japon.

  2. Combat nous possédons un spécimen de brûleur de radar très efficaces, on peut faire de l’exportation
    Mais la question le permis achete au marché local peut-il perdre des points si cela a été mis en place ?
    Rentre en France tout va bien …

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