Ça y est, je reprend le rythme ! Je lis dans vos yeux une sorte d’incrédulité « deux articles en une semaine … mais que se passe-t-il ? » . Les non-enseignants, qui ne sont pas les plus nombreux parmi les abonnés, crieront que c’est grâce à nos nos deux mois de vacances, mais ils sont bien nécessaires et se justifient donc pour rattraper mon retard ;). J’en profite du même coup pour tester le nouvel éditeur de WordPress qui devrait enfin améliorer la mise en page de nos posts.

Donc nous voilà plongés dans nos souvenirs de Noël 2017, il y a donc 8 mois de cela afin de vous conter de très douces vacances. Nous avons reçu mes beaux-parents pour un voyage au sud de la Californie. Au menu des 10 jours de voyage : Santa Barbara, Los Angeles, San Diego ainsi que le parc  de Joshua Tree, rendu célèbre par l’album de U2, dont la photo d’illustration n’est, ironie du sort, pas prise à Joshua Tree mais dans le désert Mojave juste à côté.

U2 – Joshua tree

Ce voyage en suivant la côte californienne (enfin le plus possible, car la route est fermée à cause des éboulements de terrains à la suite des importantes pluies de l’hiver 2016/2017) a été emprunt d’une douceur due aux températures incroyables de plus de 20°C au coeur de l’hiver, mais aussi de la poésie du désert et de la tranquillité des nombreux lieux traversés, Los Angeles mis à part.

San Luis Obispo

Nous avons commencé notre périple par la route jusqu’à San Luis Obispo. C’est une ville aux consonances très mexicaines, qui abrite une jolie mission et surtout une fac assez réputée en Californie (Cal Poly pour les initiés).

C’était donc une ville étudiante vidée de ses habitants et fêtards habituels, qui s’est laissée découvrir très tranquillement après un long trajet en voiture.

Nous n’y avons fait escale qu’une nuit et la ville s’est avérée sans grand intérêt en dehors de la mission, fort jolie mais le temps nous a manqué pour la visiter, notre objectif étant d’aller surtout voir le fameux Hearst Castle.

Hearst Castle

En voiture, donc, pour aller admirer la demeure délirante que ce magnat de la presse a fait construire dans les années 20 avec sa fortune. Nous sommes au milieu de rien, les plus proches habitants sont les éléphants de mer qui colonisent avec force une plage à 5 km de là. Ça tombe bien parce qu’on n’a pas réservé et on se retrouve à devoir attendre 2 h pour la première visite disponible. Nous avions lu que c’était l’un des lieux les plus visités de Californie mais nous ne pensions pas devoir affronter une telle affluence au milieu de l’hiver. On va donc passer le temps en allant voir ces mastodontes profitant de la douceur du soleil et de la clémence de la température au milieu de l’hiver.

Ne vous y trompez pas, ces bébêtes qui se posent langoureusement sur la plage peuvent être très agressives (enfin les mâles) en cette période de mise à bas et d’accouplement (ben oui, faut pas perdre de temps 🙂 ), et il est strictement interdit (et surtout dangereux) de descendre les approcher. Pour info, les mâles pèsent jusqu’à 4 tonnes !! Les femelles font quand même dans les 500 kg et les petits 100 kg à 15 jours. Les combats entre mâles sont fréquents pour s’assurer la domination sur le harem mais nous n’en avons pas vu (tant mieux car c’est très violent et sanglant).

Cette petite page animalière étant assurée, Marie est rassasiée pour au moins 15 jours et nous allons pouvoir éviter le zoo de San Diego, une vraie performance si vous vous souvenez mon post sur Marie et les zoos. Il faut dire que j’ai un renfort de poids avec mon fils maintenant qui ne s’intéresse pas particulièrement aux bébêtes, sauf si elles jouent avec un ballon (ovale de préférence).

Bon, nous voilà rendus au « château » de ce mégalo de William Hearst à l’heure dite. On monte la route en pente douce dans la navette et on découvre des zèbres ramenés par William pour peupler son parc (oui Maman, c’est comme des vaches de Salers avec des rayures). Bon, ils ne doivent pas être malheureux sous le climat californien et devant l’immensité du parc.  Arrivés au pied de la demeure, c’est le choc ! Le gars était complètement cinglé !! Une basilique !! Il s’est fait construire une basilique en plein coeur de son « château »!!

La basilique de Hearst Castel

Et ceci n’est que la partie émergée de l’iceberg ! Cette demeure est tout simplement incroyable : près de 150 pièces,  60 salles de bains, 58 chambres, des pavillons, trois courts de tennis, deux piscines, une déco arrachée à tous les coins du monde, entre inspiration arabo-andalouse , italienne, française et africo-egyptienne. Disons-le tout net, tout ceci n’est pas forcément du meilleur goût, c’est hyper-chargé et la confusion des genres frôle parfois le n’importe quoi mais c’est grandiose !

La vue est magnifique et les jardins sont splendides. Les soirées les plus folles avaient lieu ici avec les plus grandes stars d’Hollywood de l’époque qui venaient profiter du luxe loin de l’agitation de Los Angeles. Il a englouti toute sa fortune familiale dans ce chantier mais laisse cette maison incroyable à la postérité.

Pour finir la visite, on passe par l’incroyable piscine intérieure, complètement délirante avec une déco qui en met plein la vue mais qui est quand même particulièrement réussie. On a envie de s’y baigner, on ne peut pas et, de toute façon, on n’a pas le temps car on doit partir pour notre prochaine étape.

Santa Barbara

Un vrai coup de coeur ! On s’est arrêté là pour ne pas avoir à aller jusqu’à Los Angeles, sans attendre beaucoup de cette ville. On y a passé une journée et nous avons été charmés par la douceur et l’élégance de l’endroit. On est à 200 km de L.A., au bord de la mer. Dans cette ville, on se croirait en Espagne ou au Mexique avec une architecture dont l’inspiration est évidente. Il y a une obligation de la mairie de construire ainsi, ce qui donne une unité vraiment réussie. La plage contient tous les clichés de la plage californienne et n’est pas ce qui m’a le plus plu mais c’est quand même bien agréable, d’autant que la température de l’eau à quelques 600 km au sud de SF est bien plus propice à la baignade. 

Baptiste rêvait d’aller à UCSB,  l’université de Santa Barbara, qui a l’avantage d’être particulièrement bonne en rugby. On a donc été visiter le campus et je me suis vivement inquiété de ce que ferait mon fils dans une telle université ! En effet, campus de rêve surplombant la plage où le surf est de mise. Le soleil, la qualité de vie, les filles en bikini, … bref, pas évident de se plonger dans ses cours , d’autant que les fêtes sont fréquentes selon mes anciens élèves qui y sont. Ceci dit, c’est une fac assez réputée et, y entrer devient compliqué donc son rêve va avoir besoin de fournir un travail conséquent, bonne source de motivation pour ses deux dernières années de lycée ici.

Los Angeles

Après notre joli tour au milieu de lieux vraiment beaux et paisibles, on arrive dans la mégapole : Los Angeles. C’est une ville aux dimensions inhumaines de 200 km de long, où la circulation est chaotique et bien éloignée de la paisible San Francisco où le mec qui klaxonne est un gars hyper-violent, fou du volant et à la conduite hyper-sportive-à-la-FX. A Los Angeles, couper une avenue est un calvaire, personne ne laisse passer, ils roulent hyper vite et la transition avec la conduite californienne est un peu rude. Nous avions réservé un petit appart sur Booking, comme souvent. Là, on tombe sur un immeuble dans un quartier un peu craignos avec un gestionnaire absent, et après une heure d’attente et de recherche en tout genre auprès du voisinage, on comprend qu’on est tombé sur une arnaque. Accueil sympa de la ville des anges ! Bon, c’est Booking, on n’est pas inquiet, on sait qu’on va pouvoir retomber sur nos pattes mais il est déjà tard et la hotline est à Londres, qui essaye de nous dégoter l’hôtel le moins cher possible, quitte à nous mettre tous les 6 dans la même chambre ! Niet catégorique, Alain ronfle bon sang  !! Ensuite, on nous propose un hôtel au sud de L.A. quand on a tout prévu au nord ( et donc à 100 km de là … ). Reniet! Bref, les gars, il va falloir arrêter les conneries, je suis sur Hollywood Boulevard et j’aimerais ne pas avoir à négocier un hôtel pour 20 $, bande de rapaces !! On finit par obtenir un hôtel sur Pasadena, une ville collée à l’est de Los Angeles, une sorte de quartier de L.a. Ça nous a un peu pourri la soirée tout ça, d’autant que nous avons reçu le remboursement de Booking qu’il y a un mois (oui oui, 8 mois plus tard) , grâce à la pugnacité de Marie sous l’incitation appuyée de Françoise…

Le lendemain matin, on part aux aurores pour qu’Alain et Françoise réalisent leur rêve : visiter le parc Universal et surtout l’animation Harry Potter dont ils ne cessaient de nous rebattre les oreilles depuis le début du séjour. Je vous avoue que voir Alain harnaché, muni de ses lunettes 3D, prêt à être secoué dans tous les sens, nous a quelque peu fait culpabiliser (enfin, surtout Marie car nous, on a bien rigolé).

On a passé une super journée bien remplie où nous avons fait très peu la queue (optimisation via l’app des parcs et surtout parce qu’on est arrivé à 7h du mat) et où nous avons pu faire toutes les attractions. Une vraie préférence pour Waterworld où on peut voir un travail de cascadeurs dans un décor hyper bien fait.

Seul couac, le tour du parc en bus nous a demandé 90 minutes de queue… cela valait la peine et les beaux-parents étaient ravis. Alain a demandé à refaire Harry Potter mais on lui a dit non, surtout que j’ai eu le mal de mer pendant 1 heure moi … je voyais des saumons partout.  On en a aussi profité pour adopter des Minions qui étaient très heureux de leur sort.

Après une bonne nuit, on profite de se promener dans Pasadena, quartier assez chouette pour trouver des rennes du Père Noël pour les filles (on remarquera la tendance de Françoise à tenter de tâter du pec de renne)

Joshua Tree

Nous avons eu du mal à apprécier Los Angeles. C’est une ville tellement grande où tout doit être fait en voiture et où il faut accepter de rester dans un seul quartier pour en découvrir les attraits. Pour y être retourné en février pour assurer une formation, j’ai un peu plus compris cette ville mais ça reste une galère de naviguer de l’un à l’autre des quartiers (1h30 de trafic pour aller de Hollywood à Venice). Nous sommes donc resté bien sagement à voir Pasadena, plutôt sympa sans rien d’exceptionnel mais l’étape était incontournable avant d’aller passer le nouvel an à Joshua Tree.

Après quelques heures de voitures, nous nous sommes dirigé dans ce parc naviguant entre les déserts du Mojave et du Colorado.
Il est temps de se mettre dans l’ambiance et d’écouter U2 en lisant la suite de ce post :

Sa situation particulière en fait un lieu vraiment magique et très poétique. Nous y étions dans une période très favorable où les 25 degrés rendaient les balades et randos très agréables et bien loin de la foule qu’on peut y rencontrer dans la touffeur de l’été, ce parc étant par ailleurs à 3h de Vegas.

la magie du désert

Le désert de Mojave, plus haut et froid que son brûlant voisin du Colorado, permet à des plantes de la même famille que le yucca d’y prospérer. Ils y grandissent et forment une forêt absolument étonnante en plein désert. J’ai vraiment du mal à décrire les sentiments qui m’ont traversé devant cette armée végétale éteinte mais c’est à n’en pas douter un des endroits les plus spirituels et émouvants qui m’aient été donné de voir.

On peut comprendre l’attirance du désert quand on voit ces images et qu’on ressent le calme et la vie qui occupe malgré tout ce désert.

La magie du lieu n’a pas empêché les cabrioles de Baptiste et quelques photos dossiers 

Nous n’allons pas laisser une image aussi déplorable donc sachez que nous avons aussi su être dignes !

Cela restera un nouvel an très particulier (jamais couché aussi tôt !!) mais aussi l’un des plus beaux. Pour notre dernière rando, on a bien essayé de faire monter Françoise au point culminant du parc mais elle a sagement refusé l’escalade.

Avec des images plein la tête, nous avons mis le cap au sud pour la fin du périple, direction Palm Springs puis San Diego.

Palm Springs

Bon, ben pas grand chose à dire en dehors du fait qu’il y a des jolies maisons et que c’est un très beau golf, en plein désert, encore une connerie écologique pour les plus riches mais bon … j’ai pas aimé. En revanche, on a poursuivi la route en passant par la montagne pour arriver à San Diego, et là, c’était quand même bien plus intéressant.

San Diego

Nous arrivons à la fin du voyage en passant 3 jours à San Diego avant de remonter en avion. C’est une ville très agréable par ses températures, vivante et occupée stratégiquement par l’armée. Bien qu’étant l’une des villes les plus peuplées des USA, San Diego est assez aérée et facile à vivre. La gastronomie n’est pas son fort mais ça n’est pas nouveau au pays du burger et des S’mores.

C’est l’une des plus importante base navale et aérienne américaine. En nous promenant sur une île au large de San Diego, nous étions tout simplement en bout de piste des décollages et manoeuvres de nombreux F16, hélico et autres avions de chasse. Assez impressionnant. On en a profité pour faire la visite incontournable de San Diego avec le porte-avion USS Midway. Assez sympa, instructif et immersif.

Nous voilà à la fin de notre périple, bien rempli. La Californie est décidément un état qui recèle de nombreuses surprises et on pourrait y passer une vie sans en voir toutes les merveilles. Ce mélange de villes attractives, de montagnes impressionnantes, de déserts hypnotiques , le tout bordé par cet océan qui sublime le tout.

Cette nature magnifique couplée à une vie sauvage omniprésente fait de ce lieu un endroit où nous nous sentons très bien. Nous savons bien sûr que cela va s’arrêter dans deux ans, mais cela rend l’expérience encore plus exaltante.

À très vite.