Ok ok j’ai pas fini mon article dans la semaine comme promis … ben oui, mais j’ai du boulot d’autant plus que les perspectives à L’AEFE sont très tendues et que les coupes budgétaires font sauter des postes donc il faut se démultiplier sur tout un tas de tâches.

Bon, nous nous étions quittés à la fin de notre séjour à Panguitch.

Notre dernière après-midi se passe à Red Canyon. C’est un massif magnifique à quelques kilomètres avant l’entrée de Bryce Canyon, d’une couleur rouge incroyable que son nom indique. Si vous voulez de la roche rouge vif, c’est ici qu’il faut venir. C’est tout petit, quelques petites balades d’une heure au milieu des ces falaises teintées par l’oxyde de fer il y a des milliers d’années.

Notre balade ici a été très paisible, loin de la fréquentation de Bryce, un vrai régal apprécié par tous.

La dernière soirée avant de partir fût assez drôle. En effet, on décide de faire des pâtes pour fêter ça et Elise se met à hurler en crachant … bon, elle n’est pas du genre facile au niveau des nouveaux goûts donc on commence à la traiter de tous les noms, des pâtes, même du fin fond de l’Amérique restent des pâtes. Il y avait bien un vague fromage, vendu comme du parmesan, à la tête pas très italienne, mais après l’avoir goûté, on met cela sur les goûts un peu délicats de notre chère fille. Sauf que je me mets à manger et je me dois moi aussi de cracher le bon plat de pâtes dans la poubelle. Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel ? C’est des pâtes et du fromage !! Le fromage est ok, les pâtes semblent ok, mais que se passe-t-il ? Et là, on commence à regarder le sel … oui le sel que Marie a acheté un peu dépitée dans la superette de Panguitch dont vous avez dû vous demander pourquoi je vous parlais de ça … Ben en fait, c’était pas du sel ! Tout revient en tête : ces concombres immondes la veille …les paysans américains en ont pris pour leur grade ce soir-là, même pas capables de faire pousser des légumes goûteux ! Mais, en fait, toutes mes excuses messieurs, le souci vient de l’épicerie de cette ville paumée. Il mettent le sulfate d’aluminium à côté du sel. Peut-être est-ce parce que le sulfate d’aluminium, c’est blanc, c’est une poudre et c’est pas du tout comestible ? Mais pourquoi ils font ça ? Cette poudre sert à traiter les eaux et à faire bleuir les hortensias. Mais c’est toxique ce truc, les effets nocifs sont l’encéphalopathie, les troubles psychomoteurs, une atteinte du tissu osseux, atteinte du système hématopoïétique ainsi que la maladie d’Alzheimer. Purée, on a tous failli mourir !!

Bref, ça explique pas mal de choses par rapport à leur propension à faire du rodéo régulièrement s’ils l’utilisent comme du sel…

On part le lendemain pour plusieurs heures de voiture en direction de Moab. Nous faisons un arrêt sur la route dans le parc de Capitol Reef. C’est le parc le plus méconnu de l’Utah, le moins fréquenté aussi. Son nom provient de la forme monumentale de certaines roches issues d’un ancien récif corallien présent à cet endroit il y a plusieurs millions d’années, lorsque la zone était recouverte par une mer. Le climat présente des hivers assez froids et des étés relativement chauds mais grâce à une altitude plus élevée, le parc reçoit un peu plus de précipitations que les basses plaines désertiques.

La rando est très sympa et on est seuls au milieu de ces roches dans lesquelles s’engouffre le vent, sculptant la roche.

En août, il y a le phénomène de la mousson nord- américaine qui se déclenche en milieu d’après-midi dans ces zones désertiques et que nous avons vécu tout au long de notre voyage avec des orages assez violents sur la route .

Les Mormons se sont installés à Capitol Reef pour y vivre de vergers d’arbres fruitiers qui y sont plantés avec la proximité de la rivière Frémont. Pas plus de 10 familles vivront là mais il subsiste des bâtiments et des arbres qui se marient à merveille avec le paysage. C’est un lieu très paisible et très agréable avec beaucoup de variétés dans les paysages même si nous ne pouvons tout visiter car il faut un 4×4 et nous sommes en transit.

Ici, les rochers du parc surnommés les temples du soleil et de la lune .

La route vers Moab est sympa et le camion s’avère très confortable.

 

Tout le long du trajet, les paysages défilent, tous plus différents les uns des autres : on passe du rouge, au vert, du grès au granite, de la forêt à la montagne en passant par le désert.

Autant de diversité est vraiment surprenant et fait que les miles s’avalent sans aucun souci …

Nous arrivons à Moab en fin de soirée pour découvrir notre grand appartement à la sortie de Moab, au numéro plutôt sympa, dans un lotissement construit en roche rouge pour ne pas trop détonner au milieu de ce paysage grandiose.

Nous connaissions Moab pour y être venus il y a un an et demi. C’est une bourgade sympathique, très touristique et avec un état d’esprit très « roots ». Un mélange de station de ski, de village baba-cool et de station balnéaire. Elle est située juste à côté du parc d’Arches ainsi que de Canyonlands (60 km tout de même).

Le premier jour est destiné au repos des ados, un peu de maths histoire de ne pas passer pour des quiches à la rentrée, aux courses pour nourrir les dobermans et un petit tour à la piscine du lotissement, sans grand intérêt si ce n’est d’être peuplée d’enfants …

On décide de nous rendre à Arches pour faire la montée et boire l’apéro là-haut. Manque de bol, le parc d’Arches est en travaux et est fermé le soir à partir de 19h, on doit donc improviser une petite balade le long d’un petit ruisseau caché dans un canyon, alimentant le grand Colorado.

Le lendemain, direction Canyonlands aux aurores pour profiter de ce parc tranquillement, loin des touristes.

C’est un parc que je préfère de loin à Arches, moins peuplé et surtout un peu plus extrême : pas de flotte, pas de bouffe, on arrive ici en 4×4 et on vit en autarcie pour plusieurs jours entre canyon et désert. On touche l’aventure du doigt… Nous, on fait figure de petits joueurs mais ça ne nous empêche pas de profiter des panoramas à couper le souffle.

Il fait très chaud et trouver de l’ombre est un défi. On arrive à se faire une petite place dans la falaise à pic devant le vide .

Bon, c’est bien beau tout ça, mais elle est où la sirène ? Et bien, c’est l’après-midi en rentrant à l’appart que j’ai rencontré la bête. En effet, alors que j’accompagnais gentiment le groupe à la piscine, sans me baigner car l’eau, à 28°C, était un peu fraîche pour moi, je vois une enfant, munie d’une de ces conneries de queue de sirène à la con, la dite queue de sirène bloquée au-dessus d’une frite, donc dans l’eau, et la tête de cette petite conne de sirène sous l’eau… Elle était donc en train de se noyer.

Mon sang ne fait qu’un tour, je n’ai jamais encore sauvé de sirène, même si celle-ci doit plutôt avoir un QI de moule pour se coincer la queue dans une frite, ce qui expliquerait la manie de manger des moules-frites, mais je m’égare… Mon sang ne fait qu’un tour, dis-je, et je me jette à l’eau, tout habillé, sous l’œil ébahi du groupe qui n’avait pas vu que c’était une fausse sirène, donc dans l’incapacité de respirer sous l’eau… Il faut dire que c’est pas mal foutu ces queues de sirènes, sauf que c’est fait pour les sirènes, pas pour des enfants, en plus sans surveillance.

Donc je sauve la moule-frite-sirène sous les acclamations du public en délire autour de la piscine, Pamela plongeant pour me féliciter !

Sauf que ça ne s’est pas vraiment passé comme ça… au moment de plonger, je vois la petite en train de se libérer de la frite, et donc sortir la tête de l’eau, donc j’opère un retropédalage mis en péril par le côté glissant du bord de la piscine qui a pour effet de réaliser un salto arrière du plus bel effet avant de sauver la jeune écervelée … sauf que mon salto arrière était plutôt une chute comme une grosse merde, le cul en arrière .

Et c’est surtout ça qui a posé problème (finalement, la môme, on s’en fout, elle n’avait qu’à pas avoir demandé à ses parents de lui acheter cette connerie de queue de sirène si elle ne nage pas mieux que ça), parce qu’en fait, je suis tombé de tout mon poids sur le rebord de la piscine, et j’ai eu de la chance de ne pas me péter le coccyx. J’ai fini par atterrir dans l’eau avec grâce et élégance et à demander à la chère enfant si elle allait bien, elle s’est alors enfuie… une sirène pas très reconnaissante de mon courage.

J’ai gardé les stigmates de mes exploits pendant 3 semaines, tatouages caméléons prenant les mêmes couleurs que les paysages que nous avons traversés. Un, magnifique à la fesse qui s’est ensuite décalé sur l’autre fesse et un, dans le dos. Ce fût un sujet de discussion chaque matin pour connaître la couleur du jour. Je vous épargne les 15 photos qui mesurent l’évolution des bleus pour ne garder que les plus respectables …

Je vous passe les moqueries que j’ai subies tout au long du reste du voyage, surtout au moment de m’assoir au volant puisque j’étais le seul assuré …

Laurence a même fait preuve de ses talents de poète et je vous livre ici le résultat de ses lyriques pensées :

« O rage, ô désespoir, ô piscine ennemie

N’ai-je donc tant plongé que pour cette infamie,

Et me suis-je immergé afin de la sauver,

Que pour voir si soudain la honte m’éclabousser ?

Ce cul qu’avec respect toute la France admire,

Ce cul qui tant de fois…mais je n’ose le dire,

Il est si tuméfié, j’en suis rempli d’effroi,

Il me lance, se colore, je ne tiens même plus droit… »

Bon, la suite du voyage n’ a pas trop souffert de l’hématome, et nous avons enchaîné au petit matin par la montée à la « delicate arch », le symbole absolu des parcs nationaux aux USA, mais avec la foule devant la chaleur étouffante qui nous accompagnait ce matin-là.

Là-haut, c’est très joli mais c’est un peu le métro donc on redescend assez vite , d’autant plus qu’Élise se sent mal dans la descente avec une telle chaleur.

Elle finit par aller mieux et on visite la partie du parc qui n’est pas fermée.

Même si une grosse partie n’est pas visible, il y a de quoi faire avec des centaines d’arches visibles et les jolis dessins des indiens primitifs.

Le voyage touche à sa fin et on décide de faire un détour en passant par Monument Valley, l’icône des westerns et du grand ouest américain pour que nos amis puissent rentrer en France avec des souvenirs complets, plein les yeux.

 

Nous avions complètement raté cette partie lors de notre séjour précédent et on est content de voir ça. En revanche, le parcours avec les Indiens Navajos en 4×4 est scandaleusement cher et on en reste là, ce qui est déjà pas mal, devant la magie de cette vue.

On termine ce fantastique tour en Utah par un petit crochet au Colorado, pour passer une nuit au Grand Canyon, à quelques 4 heures de Las Vegas. Cette fois, pas de descente dedans mais on longe la rive sud en randonnée après avoir admiré la partie est du Canyon dans un observatoire navajo.

C’est toujours aussi impressionnant mais aussi un peu monotone.

On en vient tout de même pas à se lasser d’un tel panorama … la nostalgie gagne un peu Laurence qui sent la fin du road trip arrivée  et je me laisse aller à une contemplation silencieuse.

A l’heure du bilan dans l’avion qui nous ramenait à San Francisco, on a passé des vacances fantastiques avec des amis qui se sont extasiés de tout, qui ont amplifié le plaisir d’être dans des lieux somptueux . Les quitter va assurément être difficile tant nous avons partagé de bons moments, les enfants s’entendant à merveille et les éclats de rire quotidiens résonnant si longtemps dans ces canyons que nous ne sommes pas prêt d’oublier.

On ne peut que vous conseiller de venir, en revanche, si on pouvait éviter les sirènes, mon postérieur vous en serait reconnaissant …

A très vite pour la découverte des trésors cachés de San Francisco. Bises.

One Reply to “Putain de sirène”

  1. CC les zamis,
    Arghhh, on l’attendait avec impatience, on l’a lue avec délectation, et, comment dire… on ne trouvait pas le temps pour vous le dire !
    Alors que si, on a adoré ce deuxième volet: plaisir retrouvé, émotion et nostalgie… Bref, on a eu beaucoup de chance de passer ces vacances à vos côtés, ça a été un pur bonheur. Que de mon côté je réactive régulièrement en faisant défiler des photos sur mon tél ou en fermant les yeux avec concentration…:-)
    Ça permet d’oublier un peu qu’il fait un vrai temps de chien briard ici!
    On espère que vous allez bien. Ici c’est la routine, avec les préparatifs de Noël en plus.
    Gros bisous,
    Lolo, Syl et les enfants

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