Bonjour à tous,

Les incendies sont derrière nous même si ce n’est pas passé loin (la photo est prise de la terrasse!) .

 

 

On a eu l’autoroute coupée à Sausalito pour des feux le long de celle-ci Je suis passé juste à côté quand le feu démarrait et avant qu’elle ne soit fermée. J’étais à 5 voies d’autoroute, de l’autre côté de l’incendie, fenêtre fermée et j’ai pu ressentir la chaleur du brasier avec une intensité incroyable. Je comprends la panique que cela peut représenter car il est impossible de s’en protéger autrement qu’en fuyant. Expérience impressionnante , même si j’avais déjà été confronté aux incendies en Corse lors de notre périple en rando avec les potes de prépa, mais rien d’aussi proche ni d’aussi menaçant. Il a plu il y a dix jours, cela a calmé les feux et permis aux pompiers de prendre le dessus. Il faut dire qu’il n’avait pas plu depuis mars et que l’été, malgré le brouillard, a été plutôt chaud.

Après avoir été pris dans le tourbillon de la rentrée et les turpitudes de la vie quotidienne de ces mois de septembre et octobre, il est largement temps de vous raconter nos vacances d’été justement …  A notre retour de France, et après notre achat de voiture express, on a juste pris le temps de faire quelques lessives pour repartir en vadrouille du côté de l’Utah accompagnés des Thibults. Sylvain et Laurence sont  des amis de Fublaines et leurs enfants, Antoine et Jeanne, ont le même âge que Baptiste et Elise.

Pour eux, le grand saut puisque c’est leur premier voyage aussi loin. Ils ont fait les choses en grand avec une semaine passée en plein coeur de New-York avant de nous rejoindre à SF. Le temps d’un petit tour à Muir Woods, un petit parc de redwoods, les plus hauts arbres du monde (cousins des fameux Sequoias, plus haut mais moins massifs) qu’on ne trouve que dans cette région du globe, à 20 minutes de la maison ;

 

 

 

 

 

 

 

 

 

et nous voilà en route pour l’aéroport de Las Vegas, la porte d’entrée pour l’Utah et le Colorado.

 

 

 

 

 

 

Une surprise attendait les enfants puisque nous avions réservé notre hôtel au Louxor, et non un petit hôtel un peu perdu comme nous leur avions annoncé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces deux nuits à Vegas ainsi que la journée passée à arpenter les hôtels à l’abri de la chaleur étouffante ont été moins étonnants que notre première expérience il y a un an et demi. Il y avait beaucoup plus de monde, plus de beaufs, moins d’effet de surprise aussi. Nous avons vu Vegas comme nous nous y attendions la première fois, une ville sans âme construite sur pas grand chose. Certes, c’est toujours aussi démesuré, le spectacle du Bellagio est une merveille pour les yeux.

 

Certains hôtels sont juste incroyables, et toujours aussi impressionants  mais, par cette chaleur, c’est décidément trop et les cette folie autour de l’argent, cette poudre aux yeux partout finit par  ne plus marcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même le Louxor, cet hôtel délirant dont je vous avais parlé dans un de mes premiers post, n’a pas fait l’unanimité, entre piscine bondée, odeur de vanille écoeurante assez rapidement, et chambre assez classique.

 

 

 

 

 

 

La vraie curiosité pour Sylvain et moi, les ascenseurs montent en diagonale, forcément, ils suivent les parois de la pyramide … Effet plutôt étrange quand on est dedans et partie technique qui a dû entraîner quelques maux de têtes aux ingénieurs.   Je me suis quand même laissé aller à jouer un peu aux machines à sous en entraînant Sylvain mais nous n’avons pas été eu la chance du débutant et nous sommes retournés nous coucher sans être devenus riches. Le lendemain, les enfants étaient contents de quitter la ville, preuve que la magie de Vegas n’a pas opéré plus longtemps sur eux aussi.

 

 

 

 

 

 

Nous voilà  sur la route avec notre grand camion 14 places super confortable ; rien à voir avec le véhicule de notre premier séjour , dans lequel on amortissait chaque bosse pendant 1 kilomètre pour la plus grande joie de mon beau-père qui pouvait alors détendre ses jambes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre objectif était de ne pas reproduire la même erreur qu’il y a un an et demi en profitant beaucoup plus des parcs et en prenant notre temps. On fait donc une petite escale à Zion dans cette première journée mais on ne  s’y promène pas car notre objectif est plus grandiose : Bryce.

Les Thibults n’ont pas voulu regarder les guides auparavant pour le prendre en pleine figure, on se réserve donc pour le lendemain et on file directement à notre location à Panguitch, qui est, comment dire … un trou ! Ah, un vrai bled paumé au milieu de pas grand chose. 

Si si, un vrai trou dont la principale attraction est d’être très proche de Bryce Canyon mais aussi une activité commerciale délirante qui concentre toute l’activité à 100 km à la ronde comme vous pouvez le voir sur la photo.

Le truc, c’est que c’est vrai !! Pas un supermarché, pas une épicerie à plus de 60 km de distance en dehors d’un petit supermarché aux produits typiquement américains et au final assez peu appétissants… Mais où est le vin ? Ah mince, on n’est pas en Californie ici et c’est interdit ! Marie se venge en prenant un gros pot de sel mais je la sens déjà inquiète et revivre le manque de liquide festif d’Hawaii ou de Monument Valley. Nous avons 3 jours dans une maison de ce bled afin de profiter de Bryce. Nous y arrivons sous la pluie et sans les clés car le mail avec les infos ne nous était pas arrivé. J’ai donc dû faire du porte à porte pour trouver le gestionnaire de la maison, le temps pour moi de me rendre compte que nous sommes au milieu de l’Amérique profonde, en terme social aussi avec des maisons très simples, des caravanes … Les enfants se lancent dans un travail fastidieux d’essayer tous les codes possibles à 4 chiffres et les autres adultes espèrent la fin de la pluie en observant le voisin d’en face qui s’exerce au rodéo dans son garage … Finalement, on finit par avoir le code dans un hurlement de joie des enfants sous une pluie battante et on s’installe dans cette grande maison.

 

 

 

 

 

 

Notre première journée à Bryce nous a permis de randonner au milieu des hoodoos en nous levant assez tôt afin de profiter du lieu sans trop de touristes. Les ados ont vraiment bien marché dans ce lieu toujours aussi magique et très paisible loin de la foule. La météo un peu grise n’ôte rien à la beauté du lieu dont l’existence est dûe à l’altitude permettant gel et dégel ce qui explique cette érosion si particulière combinée à la couleur ocre de la roche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est franchement somptueux !! Un décor qu’on imagine difficilement avec la roche sculptée comme de la dentelle, silencieusement, délicatement … Il se dégage de ce patient travail de destruction de ce que la Nature a elle même créée, une force et une spiritualité incroyable. On se sent tout petit et à la fois très proche de ce que la Nature a de plus essentiel, en slalomant au milieu de ces géants de pierre . Ils ne sont pas si vieux car l’érosion qui les rend si majestueux, les force à l’oubli dans une échelle de temps humaine. C ‘est en ce sens qu’on en est si proche, ils naissent,vivent et meurent avec nous.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De cette rando au milieu d’eux restent des souvenirs emprunts de beauté et de plaisir: le bonheur d’être avec nos amis, la douce rêverie de Sylvain, la joie des garçons d’être ensemble dans un lieu dont ils savent qu’ils n’en verront pas tant sur terre, les rires de Laurence et de Jeanne qui résonnent dans ces gorges à l’abri du monde, et puis bien sûr la joie d’être là en famille et de profiter de cet endroit tous ensemble.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour me rappeler à la douce réalité, mon genou commence à couiner sur la fin et je décide de me préserver en mourant là… Franchement, c’est un beau lieu pour abandonner et jamais reposer en paix n’aura mieux convenu à une telle dernière  demeure. Bon, vous devez lire cette partie du récit comme une version romanesque de la réalité. Vous pouvez donc traduire par : « purée, je commence à avoir mal, laissez-moi crever là … Si si, je vais vous retarder, après il y aura la nuit et les coyottes, le mieux c’est de m’abandonner, ça ira bien, ne vous inquiétez pas » . Comme ma fille n’est pas d’accord pour me laisser mourir là, on remonte tous les deux pour s’épargner un ou deux kilomètres par rapport aux autres après une rando de 14 km déjà ce qui est bien 2 mois en post-op.

En rentrant, tous en un seul morceau, on se met à la recherche d’un rodéo puisque le voisin nous a donné des idées. On découvre alors qu’il y en a un juste à côté pendant deux jours et on revient donc fissa à la maison pour avaler un repas vite expédié vus les produits du supermarché. Même les concombres au sel ont un goût infecte ainsi que la sauce tomate … on médit un peu plus sur leur absence totale de papilles et on file au rodéo pour notre première soirée intensément midwest.

La soirée promettait d’être complète avec courses de chevaux autour de tonneaux, capture de veaux à un ou deux, monte de chevaux sauvages et le final, la monte de taureaux . Devant la variété du programme, les 3 heures de compétition sont passées très vite, même s’il y a eu quelques soucis … Ben oui, si les parcours de courses de chevaux, les petits veaux et même les broncos ne se sont pas avérés compliqués à dompter, il en a été différemment pour les taureaux … Déjà, les bestiaux ne sont pas d’un contact hyper facile au premier abord, avec au moins 1 tonne sur la balance, des cornes suffisamment longues pour faire mal et surtout une puissance musculaire qui empêche tout être humain un peu censé de s’approcher. Sauf, que dans ces coins-là , y ‘a des  débiles :

« Eh, Bobby (ça aurait été en France, j’aurais mis Robert mais Bobby c’est plus dans l’ambiance locale), t’as vu le taureau là-bas ?

– Yeap Billy (toujours ambiance locale) , il est hyper impressionnant !

– J’ai une super idée, on va monter dessus en se tenant juste avec une corde! Ca va être hyper rigolo et on va compter celui qui tient le plus longtemps !

– Oh oui, t’es trop intelligent l ! On va s’éclater (la gueule) ! Oh tiens, j’ai une super idée : on va lui serrer les couilles avec une corde pour bien l’énerver comme ça, ça sera plus rigolo !

-Génial … ça va faire un carton dans le coin, on est tellement bourrins ! »

Alors il y avait 10 taureaux, et seuls 8 ont eu le privilège d’avoir les testicules écrasées, car ils sont tirés au sort et les cow-boys ont le droit de refuser un des taureaux à l’air trop  méchant. N’allez pas croire que les autres sont des veaux de choeur, la preuve en est les 5 débiles qui ont fini dans l’ambulance… Une vraie boucherie de cow-boys. Et comme il n’y avait qu’une seule ambulance, et que le premier hosto est à 3 h de route, et bien c’est le système D …

« -Bobby, t’as un trou dans le crâne !!

-Oh mince, j’ai dû trop lui serrer les couilles, il était vraiment énervé !

-Tu as un peu de cerveau qui coule … ça a l’air d’être grave ! D’un autre côté, c’est pas comme si tu en avais besoin…

– Ah … mets-moi mon chapeau, ça fera un gareau et puis je pourrais remonter sur le taureau demain comme ça »

Le pire, c’est que c’est vrai ! Les mecs étaient en train de crever par terre et le plus urgent était de leur remettre leur chapeau à leur demande . AHURISSANT !

Bon quelques vidéos afin de mieux vous faire comprendre la violence du truc …

 

 

Assez surprenant de voir autant de brutalité après avoir passé une journée dans un lieu aussi paisible et mystique. Encore un paradoxe de l’Amérique …

 

 

 

 

 

 

 

Le lendemain, on repart pour Bryce pour randonner le long de la ligne de crêtes afin de dominer l’amphithéâtre de hoodoos, toujours aussi magnifique et inspirant. Un lieu décidément magique !

 

 

 

 

 

 

 

L’après-midi est consacrée à la détente pour tout le monde afin que cela reste des vacances (surtout pour les ados).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous laisse deviner l’activité repos des adultes …

 

 

 

 

 

Mon post est déjà très long … la suite du voyage dans la semaine !

Bises à tous et à très vite (promis!!)

 

 

2 Replies to “En route pour l’Utah …”

  1. Aaaaah bien voilà ! C’est là qu’il faut qu’on aille !!! C’est vraiment très chouette !! J’ai déjà hâte :))

  2. Deux petites choses :
    même la bouffe fait décors
    les chauffeurs de bus sont pas obligés d’avoir un uniforme ?
    Sans cela de bien beaux paysages, et une petite Elise bien maligne de raccourcir son parcours pour soutenir son papounet

    Aller au boulot

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