Depuis notre arrivée au Liban, je rêvais de faire ce voyage dans le Sultanat de la péninsule arabique. Une réminiscence d’une des BD qui m’a fait tant voyager étant jeune , le Secret de l’Espadon d’Edgar P. Jacobs dont l’intrigue nous emmène dans ce carrefour des civilisations arabes, africaines et indiennes avec talent ? À moins que quelqu’un ne m’en ait parlé quand je suis arrivé à Beyrouth en me vantant ce pays tourné vers la nature ? Toujours est-il que nous avons enfin concrétisé ce voyage après deux ans d’hésitations. C’est un road-trip un peu particulier qui nous attendait car Oman, partagé entre montagnes et désert, se découvre essentiellement hors des sentiers battus et donc en 4×4.
Pour plus de sérénité, il vaut tout de même mieux partir à deux voitures en cas de pépin. Nous voilà donc accompagnés de Jacques, Marjo et leur fille Plume après avoir repoussé d’un an ce beau voyage. Nous serons sans guide car les multiples témoignages nous disent que c’est tout à fait faisable malgré la navigation.
Le jour du départ, une vague appréhension naît chez Marie et moi car nos amis ont une certaine propension à pimenter leurs voyages de pertes de bagages, tremblements de terre, annulations de vol et autres joyeusetés. Quand je constate le trajet emprunté par notre avion, je me suis demandé un moment si nous ne nous étions pas trompé d’avion en les suivant ! Mais non, les affres de la géopolitique de la région ont quelques conséquences inattendues (je rappelle à ceux qui n’ont pas assez travaillé à l’école que la péninsule arabique se situe au Sud-Est du Liban) …

On ne réussit quand même pas à les perdre dans l’immense aéroport de Doha, au Qatar, mélange de centre commercial et de parc d’attraction, dans lequel tu as des terrains de squash et des spas, et où tu peux même acheter une voiture ! Notre correspondance étant assez courte, nous avons juste le temps de traverser le jardin tropical intérieur avant d’attraper notre avion malgré l’envie très forte des filles de flâner au milieu des si nombreuses boutiques.

Jacques commence le voyage sur les chapeaux de roue en récupérant une mauvaise valise à Mascate (petite circonstance atténuante : nous étions les derniers à récupérer les valises après un souci de visa pour Marjo mais il a vraiment cru que les manutentionnaires de l’aéroport avaient ajouté gentiment quelques autocollants décoratifs sur sa valise, ne réalisant pas que ce n’était pas la sienne !) Ce début en fanfare se passe de commentaire si on rajoute que nous découvrons une fois arrivés que n’avons pas pris le même hôtel …
On se sépare donc pour notre plus grand bonheur car il semble que Marie ait bien involontairement fait le bon choix. Hôtel de luxe avec le plus grand lit que je n’ai jamais vu !

Il faut préciser que nous avions été surpris par le prix très abordable des hôtels de Mascate en cette saison, autour de 50 euros la nuit pour celui-ci. Le rooftop autour de la piscine nous donne un petit aperçu de la ville étirée entre la mer et les montagnes très découpées qui limitent l’horizon, parsemée de nombreuses mosquées, les minarets et dômes rivalisant d’atours architecturaux réussis. Ce détail aurait dû nous mettre la puce à l’oreille mais nous réalisons le lendemain que la grande salle du petit déjeuner a toutes ses fenêtres obscurcies par un paravent qui nous cache de l’extérieur. Cette intimité particulière nous est imposée par le Ramadan et son respect très strict dans ce pays. On le savait mais nous n’imaginions pas les conséquences pour la première partie du voyage dans ce pays très croyant, bien qu’aussi assez ouvert …
Direction la mosquée de Mascate pour ce premier matin car nous ne restons qu’une journée dans la capitale et c’est un des immanquables de cette ville. Short et épaules nues interdites pour tout le monde et cheveux cachés pour les filles afin de respecter ce lieu de culte dédié au Sultan Qaboos qui a dirigé le Sultanat pendant cinquante ans avant que son frère prenne sa relève en 2020.
La blancheur inonde le regard, il en ressort beaucoup de sérénité et de douceur, sentiment renforcé par les jardins irrigués par quelques canaux.

On rentre dans la première salle de prière et je m’avoue un peu déçu, je m’attendais à mieux et plus grandiose au vu de la taille du bâtiment …

C’est un peu plus loin que j’ai compris ma méprise avec soudain la salle réservée aux hommes !
Grandiose ! Ce lustre … le plus grand du monde … on avait visité la mosquée d’Abu Dhabi, plus récente, qui a détrôné celle-ci sur plusieurs points (plus grand tapis au monde par exemple) mais j’ai trouvé la salle de prière de Mascate vraiment bluffante !





Après cette belle visite, on se dirige vers le palais présidentiel du Sultan qui ne présente, il faut le dire, pas grand intérêt, dans ce vieux Mascate (en fait, seule la vieille ville s’appelle Mascate). On ne peut pas le visiter, juste en deviner les atours depuis l’extérieur donc on se retrouve seuls au milieu de nulle part, en plein cagnard … seul intérêt: on peut en profiter pour boire discrètement. En effet, il est interdit de manger ou de boire – même de l’eau – durant les journées du Ramadan dans les lieux publics à Oman. On doit se cacher pour boire ou grignoter un morceau en attendant le coucher du soleil.

Pour cette même raison, inutile de passer aux souks assez connus, ils sont déserts durant cette période de la journée, ne s’animant qu’au crépuscule. On décide donc de visiter le musée national qui retrace l’histoire d’Oman, peuple de marins qui ont développé le commerce de l’encens avant que le pétrole ne réveille ce pays. Nous constatons rapidement que nous sommes effectivement au carrefour de l’Inde, de l’Afrique et de l’Arabie par les différentes ethnies que nous croisons et nous imaginons aisément comment ces côtes ont pu contribuer aux échanges commerciaux du monde entier. L’encens est issue de la sève d’un arbre qui pousse au sud d’Oman et au Yemen, on en trouve partout ici et on comprend vite que c’est un trésor local. Les omanais sont très attachés à leur culture et ils portent quasiment tous avec élégance leur chapeau traditionnel ainsi qu’une grande djelaba très souvent blanche. Je dois reconnaître qu’il est assez épatant de voir tous ces jeunes ados porter leur habit traditionnel avec fierté en sortant de l’école dans chaque village que nous traversons quand le débat sur le port de l’uniforme à l’école fait rage chez nous. Le port de la dishdasha, cet habit blanc, est même au code de la route !





On repasse à l’hôtel avant de programmer le soir un retour aux souks que nous espérons un peu plus animés, et on décide de s’arrêter dans un centre commercial, afin de trouver un endroit où manger un morceau puisque c’est le seul moyen. On découvre avec stupeur que les Omanais se sont laissés tenter eux aussi par le délire écologique d’une station de ski en plein centre commercial au milieu de leur capitale, à quelques kilomètres du désert.



On découvre enfin l’agitation des souks après l’Iftar (la rupture du jeûne au coucher du soleil) et on se fraye un chemin pour quelques achats locaux avant de nous préparer à récupérer les 4×4 le lendemain. Tout le matériel de camping est prévu et occupe une majeure partie du coffre : les tentes se déplient sur le toit avec une échelle télescopique, le tout est très bien foutu même si j’avais pris la précaution de rajouter un matelas gonflable supplémentaire pour m’éviter un mal de dos préjudiciable. Les 4×4 sont imposants et vraiment confortables ce qui va s’avérer primordial pour les 12 jours qui nous attendent.

Marie a prévu un parcours, mais rien de précis, nous laissant toute latitude en fonction de nos envies et de nos coups de coeur. Après un plein de course chez Carrefour (on reste français, il y a des fondamentaux), on trace la route vers la chaîne de montagne qui se trouve au sud-est de Mascate, les fameuses Jabal Shams. Les filles prennent les choses en main au niveau de la navigation, ce qui me va très bien . Elles ont, pour l’occasion, pu récupérer la fameuse bible « Oman Offroad » qui propose plusieurs pistes accessibles en 4×4, ce qui s’avèrera précieux tout au long du voyage, notamment dans le désert. Vous pouvez voir ici notre trajet global un peu approximatif (car Google Maps ne tolère pas trop de sortir des sentiers battus malheureusement).
Nous voilà en route donc vers les montagnes omanaises et les fameux wadis, ces canyons typiques d’Oman. Ce sont des lits de torrent où l’eau est plus ou moins présente, coulant au milieu de parois rocheuses abruptes. Il faut faire attention en cas d’orage car le piège se referme très vite sur les personnes qui s’y trouveraient. On le comprend aisément dès notre premier bivouac (ah oui, j’ai oublié de vous préciser que le voyage se fera « à la dure », douche solaire et petits besoins dans la nature). On se trouve un spot tranquille au milieu d’un wadi au sec, seuls au monde … La météo n’est pas super avec un ciel couvert et même quelques gouttes de pluie qui laissent Jacques un peu tendu, avec raison a posteriori quand on voit ce qu’il s’est passé trois semaines plus tard avec des orages et des inondations record sur les Émirats et Oman. Pas de pluie cette nuit-là heureusement … On entend pourtant rapidement de l’eau couler et on découvre alors les canalisations qui courent dans la plupart des montagnes, formidable réseau qui permet d’irriguer les champs et plantations de ce pays qui côtoie le désert. Cela va nous suivre partout : l’eau si rare et pourtant omniprésente.
En attendant, on profite de cet endroit paisible pour se baigner tranquillement dans les piscines naturelles qu’on trouve au bout du wadi. On mesure déjà la facilité de bivouaquer à Oman, et on apprécie le confort des tentes et le plaisir du camping.




On se réveille le lendemain avec l’intention d’aller un peu plus loin au sein de Jebel Shams. On emprunte une route de montagne parsemée de voies de détresse pour les camions. Un barrage policier bloque l’accès à tous les véhicules légers, 4×4 obligatoire. Ils me font peur ces cons et on se fait toute la montée en transmission intégrale. Ça fait un bruit du tonnerre et on n’avance pas. On se fait doubler par les camions et on consomme comme des malades. Une petite pause au sommet nous permet de comprendre qu’on a fait n’importe quoi quand Marjo nous explique qu’on a en fait activé le mode de franchissement d’obstacle. Allez, on a passé 20 litres de carburant (sur les quelques 120 litres de réservoir) en 20 minutes de montée mais on désactive le tout et cela va beaucoup mieux, on peut enfin profiter du panorama. Le cadre de cette journée est splendide puisque nous serons suspendus sur une des lèvres du début du Grand canyon omanais, les multiples jardins en terrasse offrant refuge à diverses cultures à l’ombre des palmiers. Nous sommes organisés, rando balisée, guide en main et GPS actif : on part aux aurores … de l’après-midi donc au moment le plus chaud de la journée, avec un peu d’eau et de quoi tenir les 2 heures de marche qui nous attendent. Bon, pour notre défense, on a saisi l’occasion de visiter le petit village de Saiq, assez charmant qui déborde sur la palmeraie puis on a déposé une des voitures à l’arrivée de la rando.


On est parti : on plonge dans le canyon avec délectation mais ça me paraît descendre beaucoup dans un premier temps par rapport au trajet en voiture … après un point GPS une 45 minutes de descente, on réalise que toutes les randos sont balisées avec la même couleur ! On rebrousse chemin non sans quelques râleries de Plume qui a un bon rythme de marche et nous avait mis 20 minutes dans les dents qu’elle a dû remonter … Après ce premier couac qu’on attribuera à nos amis pour continuer sur leur lancée du début de séjour, on trouve la rando qu’on voulait faire : elle domine le canyon en traversant les champs de fleurs servant à la production d’eau de rose, odeur délicate garantie. Le panorama est magnifique nous faisant ignorer que la marche s’allonge bien au-delà de la durée annoncée. On descend moins brutalement mais on finit par se retrouver au fond des gorges et il n’y a plus de balises. On est encore paumés ! Ça promet ! Comment va-t-on faire dans le désert dans une semaine si on est aussi mauvais en navigation ? La fatigue commençant à poindre et le chemin paraissant de plus en plus paumé, on trouve notre sauveur avec un pick-up qui passe par là. Je lève le pouce et il nous laisse monter dans sa benne, ce qui nous fait gagner une bonne heure de montée mais il nous reste 45 minutes de marche jusqu’à la voiture. On tombe sur un type qui fait mumuse avec son drone (arggggh , je n’ai pas pris le mien, ils sont interdits à Oman ! Bon, lui est omanais et n’a pas dû passer les douanes de Mascate avec … mais j’enrage car le terrain de jeu est incroyable ! ). Bref, il fait de la place et se plie en 4 pour nous faire tous monter. Leur sens de l’accueil n’est pas un mythe, ils sont adorables ! Il nous dépose à la voiture et il est déjà bien tard pour trouver un spot de camping. La nuit approchant, on finit par se poser sur un terrain vague avec un peu de vis-à-vis sur des étables et pas très loin de la route. Ça ira, on est crevés et on a faim ! La nuit sera bonne même si un âne, visiblement bourré, vu ses cris, examine notre campement pendant la nuit …



Les jours suivants seront une succession de sentiers fous en pleine montagne dans lesquels les voitures sont mises à rude épreuve, les descentes abruptes nous faisant parfois frissonner, puis les spots de camping plus grandioses les uns que les autres avec la sensation d’être au bout du monde. J’ai éprouvé un sentiment de liberté inouï … Les vestiges des premiers villages faits de terre et de bois parsèment notre périple, je m’extasie régulièrement devant les portes ouvragées avec soin, intactes quoique multi-séculaires. Les hommes et la nature nous en mettent plein les yeux et la sensation de plénitude est partagée. L’ambiance est bonne et on s’entend très bien (on le savait mais, le camping révèle parfois certains travers…), un vrai bonheur !







Sur ces derniers clichés, on peut voir une certaine différence entre notre réveil et celui de Marjo … il faut dire qu’il y a à peu près une heure et demie entre les deux :D. Le timing de Marjo est effectivement tout relatif mais cela rajoute à son charme et cela laisse Jacques profiter de ces petits moments de solitude pour laisser libre à une passion qui nous avait échappée jusque-là… un vaissellophile ! À la moindre occasion, hop hop hop, il se met à faire la vaisselle de manière compulsive. Il y a plus gênant comme pulsion donc on a décidé de manière assez collective de lui laisser vivre sa passion à travers ce voyage. La seule préoccupation, afin de le laisser exprimer son talent, est de trouver de quoi remplir nos bidons de survie de 20 litres. Cela sera parfois dans les villages où l’eau est disponible gratuitement, filtrée et fraîche mais la plupart du temps, elle se découvre au bout d’un chemin, s’écoulant avec générosité au milieu de gorges spectaculaires. Nous nous sommes baignés presque tous les jours dans cette eau turquoise. Un pays désertique béni par les eaux, je comprends mieux pourquoi les hommes se sont posés ici.
C’est en cherchant un peu d’eau comme nous tombons sur un joli gîte dans Snake Canyon, où on nous déconseille de nous lancer seuls dans cet étroit couloir. Snake Canyon ne vient pas des serpents qui pourraient le coloniser mais de sa forme, on trouve donc un guide népalais qui nous équipe de baudriers et de casques avant de nous entraîner au cœur de ces gorges inhospitalières. On se régale mais on réalise que nous aurions été bien mal en point si nous avions tentés le coup seuls. Ceci dit, cela conclut parfaitement cette première partie montagneuse du séjour.


Nous remontons vers Mascate et le confort d’un appartement qui nous permet de faire plusieurs lessives (juste le temps que l’essorage de la machine à laver rende l’âme et transforme le salon en camp manouche). Cette halte dans la capitale est rendue nécessaire car Baptiste nous rejoint pour la deuxième semaine qui sera bien plus sableuse avec plage et désert au programme.
On le récupère à l’aéroport avec émotion (4 mois que l’on ne l’a pas vu …) et on file vers l’imposant Opéra de Mascate pour une visite rapide (très jolie architecture mais pas grand-chose à voir) après un petit passage à la mosquée pour lui aussi. On se pose sur la plage déserte de Sifah Beach pour camper. Après un bain de mer dans une eau chaude, Baptiste est accueilli avec notre dose d’émerveillement quotidien devant le coucher de soleil et a du mal à réaliser qu’il était dans la grisaille parisienne 24 heures plus tôt.




Une fois repoussée la menace de chats sauvages attirés par l’odeur de notre poulet grillé au feu de bois, un petit spectacle nous est offert par des algues phosphorescentes qui colonisent ces eaux du golfe persique et dansent sous nos yeux à chaque vague. C’est avec ces images splendides et le doux bruit de la mer que je m’endors ce soir-là.

Les filles partent en snorkeling au petit matin mais la mer se retrouve assez vite colonisée par de minuscules algues vertes qui précipitent notre départ vers le Wadi Arbeieen qui abrite un joli hôtel, nous permettant de recharger les batteries en laissant chacun libre de vaquer à ses occupations (pour Baptiste et moi, ce sera rugby afin d’exploser mon forfait de téléphone pour le reste du séjour, pour les autres, balade et kayak). Le lendemain, on explore deux wadis côtiers qui permettent au groupe des jeunes (j’inclus Jacques dedans même s’il s’est fait plusieurs frayeurs) de se lancer dans des plongeons de 8-10 mètres puis dans le fameux wadi Shab qui est de loin le plus fréquenté depuis notre arrivée avec une centaine de touristes tout le long de la remontée du courant. Il est assez profond et particulièrement long et accessible, ce qui en fait son succès probablement. Ce sera notre dernier canyoning du voyage car nous nous dirigeons droit vers le désert.




On passe la nuit sur une plage de galets, puis on dégonfle les pneus à l’entrée du désert afin d’éviter de nous embourber. Nous mettons le cap sur l’un des camps qui jouxtent les vingt premiers kilomètres de piste, nous offrant, du haut d’une dune d’une centaine de mètres d’altitude un panorama à couper le souffle (au propre comme au figuré … je suis arrivé là-haut épuisé par la montée en ligne droite, trouvant mon seul salut dans la corde servant de main courante !). Après les paysages de montagne grandioses, les couchers de soleil sur la mer, la majesté du désert … Quelle beauté !



On repart le lendemain pour LA journée du voyage, celle de tous les extrêmes avec une traversée de 150 kilomètres au milieu du désert, seuls, et sans navigation. Le Dakar n’a qu’à bien se tenir ! Cependant Marjo a la brillante idée de sauvegarder quelques points GPS dans une application hors-ligne sans quoi on se serait probablement paumés ! Il est assez grisant de rouler à fond sans route, Marie ponctuant chaque bosse d’un « youhou » qui me fait encore rigoler. On prend le volant chacun notre tour (y compris Plume), goûtant à la grisante sensation de liberté totale. Bon, ça ne nous a pas empêché de nous faire quelques frayeurs avec un ensablement dont on s’est sorti par un petit remorquage … plus tu t’enlises, plus tu forces, plus tu forces, plus tu ramollis le sable et plus tu ramollis le sable, plus tu t’enlises. Bref, c’est pas une bonne idée ! D’autant qu’à part quelques dromadaires et une mosquée perdue en plein désert, on n’a pas rencontré âme qui vive lors de cette traversée de 5 ou 6 heures. Une fois sortis du désert, en arrivant sur la mer, on prend la décision de mettre le cap au sud, vers des plages dignes des Maldives selon les guides. On roule donc 3 ou 4 heures de nuit, sur une côte vide, sans la moindre station pour regonfler les pneus et on finit par s’échouer sur une plage qui prolonge le désert. Je me méfie un peu et je demande à Marie et Baptiste de ne pas laisser le coffre ouvert inutilement et ils m’ignorent somptueusement. Cela amplifie mon plaisir quand je les entends hurler alors qu’on repart car une araignée imposante sort du dessous de notre tente de toit pour s’abriter derrière notre rétro…

On s’arrête et Jacques et Marjo volent à notre secours avec un certain courage pour déloger l’araignée qui s’est foutue dans le moteur. Je revois encore Jacques mettre des coups de livre sur notre toit :D. On finit par s’en débarrasser et elle nous court après !!





On finit cette virée dans cette partie d’Oman par les plages de Sugar Dunes. C’est une partie très différente que l’on voit là. Les maisons ravissantes se transforment en habitat sommaire, la population est clairement plus pauvre, moins arabe… On découvre aussi les kilomètres de plages souillées par les détritus, des années de détritus jamais ramassés. Nous roulons sur la plage et il est difficile de rouler sur le sable, entre les montagnes de plastique, les résidus de pèche, les cadavres de tortues… Nous allons d’ailleurs crever un pneu en roulant ainsi sur les poubelles humaines. Je n’ai pas pris de photo mais cette pollution reste ancrée dans ma mémoire … et nous n’avons roulé que quelques dizaines de kilomètres, quelle catastrophe !






Les courants doivent mettre les dunes de sable blanc à l’abri et nous laissent une vision un peu plus positive de cette côte sauvage. Notre dernier bain de mer a un goût étrange avec un cadre magnifique mais on ne peut occulter la réalité que nous avons traversée … on ne s’attarde pas tant que ça malgré la beauté du lieu et on repart en direction de Mascate, à une dizaine d’heures de route de là. À la fin de la journée, on se pose dans un champ au fond d’un village en attirant la curiosité des badauds. Le lendemain matin, alors qu’on changeait le pneu crevé la veille sur la plage, un gars vient nous aider et nous invite chez lui. On découvre alors la fameuse hospitalité omanaise … repas gargantuesque au petit déjeuner avec la famille qui nous regarde manger. Grâce aux connaissances en arabe de Plume et Marjo, on arrive à communiquer et ça reste un moment vraiment chouette. Ce gars qui vient nous chercher, nous aide à réparer, nous invite à manger pour le plaisir d’accueillir, incroyable !


C’est ainsi que nous quittons Oman non sans une dernière péripétie puisque Jacques a fait une belle bourde en oubliant que les horaires de leur vol avaient changé pour être 9 h plus tôt, ils le ratent donc et se lancent à la quête de nouveaux billets pour Beyrouth. Encore une fois, ils s’en sortent et nous donnent une leçon de flexibilité en même temps qu’un petit spectacle au resto quand Marjo découvre le truc !
De notre côté, une nuit supplémentaire pour profiter un peu plus de notre Loulou et de ce pays que nous avons adoré. Il est certain que cela doit être compliqué en été, mais, à cette période de l’année, ç’a été un enchantement permanent.
J’en retiens beaucoup de douceur, une grande liberté, des paysages à couper le souffle et cette eau présente partout et pourtant si précieuse. Un trésor caché, entretenu et qui ne demande qu’à être vu … un vrai bonheur !




Ben on avait connu un schav casanier et on découvre un vrai baroudeur. Mike horn n’a qu’à bien se tenir
Attention le médoc c’est encore pire pour la découverte des petits chemin et les étapes dégustation
À très vite