Jeudi 7 janvier, 10h15.

Le rendez-vous était fixé depuis un mois après 3 mois de gymkhana administratif: pour pouvoir passer le permis il faut une carte de sécurité sociale mais pas de carte de sécurité sociale sans permis de travail et mon visa d’épouse de J1 (le doux code du Visa de Matt) ne me permettait pas de travailler, donc demande de carte de travail avec dossier contenant lettre manuscrite comme quoi je veux travailler pour découvrir, partager, rencontrer… mais surtout pas gagner de l’argent; moults documents officiels traduits officiellement en anglais… et quelques allers-retours à Santa-Rosa. Enfin tout ça c’est fini, à moi le permis californien!

J’étais prête, fin prête. Surentraînée même: j’avais par inadvertance passé le test de chauffeur de poids lourd et devenait imbattable sur la réparation du radiateur… J’avais aussi prévu de demander à l’agent du DMV en cas de réussite (dont je doutais peu) de me fournir une attestation pour Matt car étant donné sa mauvaise foi légendaire et mes antécédents familiaux, c’est certain il aurait fait mine de ne pas me croire.

Bref, j’arrive au DMV à l’heure du rendez-vous (ce qui est assez rare pour moi ici, ayant pris l’habitude de me paumer …enfin de visiter), passe le premier agent qui vérifie mes papiers et me jette un « It’s perfect » en même temps qu’un numéro d’attente. Au bout d’un quart d’heure je suis appelée à un guichet derrière lequel trône une grosse dame noire fort antipathique qui semble tiquer aussitôt sur mon formulaire rempli. Durant les 20 minutes suivantes, elle n’a de cesse de faire des allers-retours entre son ordinateur et son chef, ce qui me permet premièrement de comprendre qu’il y a un problème avec mes noms (de naissance et marital) et deuxièmement de remarquer une particularité anatomique étonnante à savoir que, de profil, les fesses de la dame et le reste de son corps n’appartiennent pas au même plan, ce qui n’est pas sans rappeler une célèbre photo… mais je m’égare.

La dame finit par m’adresser la parole et me demande ma carte de sécurité sociale: là je lui renvoie un sourire radieux: bien sûr que je l’ai et si elle veut j’ai aussi mon passeport, mon permis de travail, mon livret de famille, ma carte de l’ambassade, mon formulaire I94,  mon carnet de santé et en cherchant bien aussi un tampax. J’ai même le sac tremblement de terre dans la voiture, je suis hyper prête, je vous dis!

Et là elle m’annonce que ce n’est pas possible car mon nom sur ma carte de sécurité sociale n’est pas le même que sur le visa et l’ordinateur n’accepte pas. Devant ma mine déconfite, ma bouche béante et ma larme à l’œil, elle se fend d’un « I’m really sorry about that ».

Et dans ma tête un flash : la CPAM et la CAF ont réussi à refourguer leur ordi au DMV!!!!! What the fuck!

Je vais de ce pas à la sécurité sociale où j’attends 1h30 en vain et finis par repartir pour éviter de prendre une prune. J’arrive à l’appartement passablement énervée mais heureusement je trouve Matt allongé dans le canapé: ça fait un bien fou de s’engueuler quand on est un tantinet tendu. Y’a pas à dire ça allait mieux après!

Épilogue (ou presque): je rentre de la sécurité sociale où après 2 heures d’attente on m’a donné une réponse (par le biais d’une femme fort antipathique également, mais moins rigolote car assise). J’avais évoqué cette réponse hier avec Matt en rigolant et en disant: « ils sont quand même pas assez cons ». Bah si…

Allez, quelques uns d’entres vous ont dû déjà deviner, non? Ils ne peuvent rien faire: il faut que j’aille à Santa Rosa changer mon permis de travail et après je reviendrai à la SS pour redemander une carte, une fois que je l’aurai reçue je pourrai prendre un RV pour le permis dans le mois suivant…

Et vous savez le pire: il n’y avait personne dans le canapé quand je suis rentrée.

PUTAIN!!!!!

5 Replies to “Comment je n’ai pas eu mon permis”

  1. Et c’est là où tu te rends compte qu’être mariée avec un polonais cela aide pas….
    Bon courage pour la seconde tentative avec la grosse dame sympathique
    Bises

  2. Les cases … LES CASES !…
    On en a dans le couloir à l’école maternelle, sous les tables à l’école primaire, dans un hall au collège et au lycée, peut-être à l’université…
    Ensuite, on se rend compte qu’elles ont aussi investit les gares et les aéroports : Fatal ! Elles ont voyagé, misère, …
    Et virtuellement elles se sont multipliées sur les formulaires puis, afin de rester up-to-date, les voici partout sur le net et dans les programmes des administrations de TOUS les pays. Partout où elles se trouvent, si ça ne rentre pas , et bien ça ne rentre pas. Rappelle toi : Zézette l’a aussi ressentit … Remarque si le nom de MAtt avait été X, que cela aurait-il donné dans ce pays qui peut être choked ? Si seulement les programmeurs avaient prévu une deuxième ligne pour un deuxième nom pour les femmes… Mais peut-être que le pourcentage de programmeurs mariés est trop faible (et je n’ose pas penser à celui des programmeuses).
    May the force be with you Marie P&M-S …

  3. Tu sais Marie, ce n’est pas si grave de devoir faire des allers-retours entre ces différents lieux. Vois le bon côté des choses : ça te permettra de moins de tromper au fur et à mesure, lors de tes « visites » égarements 🙂

    Allez, moi je crois en toi…!! si, si, c’est vrai ! si ça, ce n’est pas de l’abnégation, je ne m’y connais pas ! 🙂

  4. C’est quoi ce bordel, on ne peut même plus mettre un commentaire sur un post de 2015! C’est parce que le timbre (post ;D) a augmenté aussi ?? Un bon jeu de mot bien pourri à la Matth celui-là, dont je ne suis pas peu fier !

    En plus c’était pour te féliciter Matth pour l’obtention les doigts dans le nez et le bras par la fenêtre, de ton permis. Mais nul doute que ton adorable femme fera passer le message. Well done guy !

    Au fait, Marie, tu m’as trouvé un poteau pour ma venue? 😉 c’est la condition non négociable!

    Enjoy !

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