Bonjour à tous,

Je suis vivant ! Presque neuf en tout cas avec un genou bionique dont je me permettrais de taire le prix afin de ne pas attirer chez moi une bande de maffieux albanais … Je me suis fait opérer mardi matin à 7h30 afin de me faire greffer un tendon de chameau à la place du ligament d’origine dont la qualité était clairement insuffisante par rapport à mon niveau d’engagement quand je fais du sport. Il faut dire que ces pièces polono-auvergnates posent de vrais problèmes de fiabilité. Ils me l’avait dit chez Norauto, quand j’avais déjà changé l’autre genou il y a plus de 20 ans … Devant l’indisponibilité des pièces, j’ai choisi de faire intervenir les américains cette fois-là… Comment dire, c’est pas vraiment pareil… J’ai vu le chirurgien deux fois 10 minutes qui m’a à peine expliqué ce qu’il comptait faire, la barrière de la langue dans des situations un peu techniques est effectivement un problème. Ensuite, les choses se sont réglées entre la mutuelle et la clinique où l’opération s’est faite.

C’était une période un peu bizarre où je me suis senti comme un tapis entre deux marchands, n’obtenant des réponses ni de l’un ni de l’autre, pour finalement avoir l’accord quelques jours avant la date prévue.

Le jour J, me voilà levé à 5 h du matin pour me rendre dans le surgery Center, sorte de coworking space médical où les médecins opèrent sans que cela soit un hôpital ou une clinique. Le patient paye donc tout, la location des locaux, les employés, les médicaments, etc … comme chez Norauto finalement !

Tout est réglé comme du papier à musique avec une rigueur qui laisse l’humain présent mais au second plan. La froide efficacité de tous ces personnels qui font épeler nom et prénom à chaque patient lors de chaque intervention afin de vérifier l’identité de leur patient et ne pas commettre une erreur médicale, est un peu saoulante car, quand on te met sur le brancard, tu épèles, le mec te bouge de 2 mètres et tu réépelles …  Et épeler Schavsinski en anglais, c’est pas le plus cool, à 6h du mat, à poil avec une intraveineuse qui pendouille et le petit stress qui est bien là !

Ces infirmiers et infirmières sont différents pour tout (administratif – combien de papiers ai-je signés ?- , rasage de jambe, intraveineuse, déshabillage, rhabillage, réveil, … ). Et tu réépelles ! C’est comme ça qu’ils font l’anesthésie ici ! Tu signes des papiers et tu épèles ton nom !

Maintenant, on se soucie de toi mais à l’américaine ! Du genre : « ça va ?  » et si tu as le malheur de répondre « non », tu les mets dans un embarras terrible … Sauf que, quand tu émerges, c’est vrai que tu ne vas pas bien ! On vient juste de te labourer le genou, on te presse un peu pour te réveiller de l’anesthésie, tu trembles parce que tu es en état de choc et tu mets ton petit grain de sable dans cette belle organisation avec ta gestion du temps déplorable quand il s’agit d’être ponctuel, donc « non, ça va pas ». La réponse que tu as ? « Quand arrive votre femme ? ». Ah les enfoirés !! Ils se déchargent sur le conjoint ! C’est moche de faire ça !! Ca nous arrive à tous lorsqu’on fait semblant de dormir profondément alors que le petit dernier pleure … mais là, c’est franchement lâche ! Je ne cautionne pas du tout, surtout quand ma femme se gourre de parking !

Bref, je me retrouve à 11h du mat, déchargé dans le fauteuil roulant, avec une petite claque sur le cul pour te donner de la force et surtout une ordonnance pour les anti-douleurs en te recommandant de faire gaffe.

Mais carrément ! Purée, j’avais vraiment mal donc j’ai suivi la prescription en cas de forte douleur. Mais un truc de malade ! Ok, j’étais shooté par l’anesthésie mais leurs painkillers sont des drogues du pauvre pour remplacer l’héroïne. Mon cerveau fonctionnait et entendait tout alors que mes yeux refusaient de s’ouvrir , le tout doublé d’une voix à la Robocop!

 

 

 

 

 

 

La nuit fût bien pénible car tout mouvement me faisait mal, et je dors sur le ventre alors que je devais lever la jambe … Equation sans solution, surtout quand on se lève 10 fois pour aller évacuer aux toilettes les litres d’eau ingurgités pour éliminer les produits toxiques ingérés.

Heureusement, le lendemain, ça allait mieux.

 

 

 

 

 

 

 

 

Et même si c’est pas encore la grande forme, je commence à pouvoir me déplacer d’un point A à un point B avec une certaine élégance à défaut de dextérité. Je me suis attelé à un programme dense, une fois mes devoirs de profs remplis (et oui, les profs bossent même malades … certains diront que ça doit pas être si difficile que ça comme boulot si on peut le faire malade mais ce sont des débiles insensibles à la moindre argumentation en trois points  donc je laisse dire). Un programme dense je disais avec l’écriture de chapitres pour un bouquin entrecoupé par des James Bond bien sentis, le seigneur des anneaux version longue et les Star Wars.

Je pourrai profiter du soleil sur la terrasse mais mon genou est déjà à 39 degrés donc j’ai pas envie de plonger tout entier dans une bassine de glace pour me refroidir.

 

 

 

 

 

 

Bon, j’espère que je serai remis pour la fin de mon congé, c’est-à-dire le 1er juin. Ben oui, le bac est déjà ici et il faut que je corrige, ça serait bête d’être coincé dans mon canapé pour passer ma semaine à ça !

Après, c’est direction Washington pour participer au jury et faire participer les oraux avant d’être en vacances le 21 juin.

A tout de suite pour des nouvelles plus sympas !

Matth

 

 

2 Replies to “J’ai testé les pain killers”

  1. Whaou, vraiment tu tentes l’intégration totale mais de là à te faire charcuter sur place c’est de l’acharnement.
    Bonne remise sur pieds et préparation des vacances.

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